Une nouvelle famille Ukrainienne accueillie à La Gorgue
La fibre solidaire : Régine et Michel Lombard la partagent depuis longtemps puisque dès 1993, ils ont ouvert les portes de leur maison à Natalia, dans le cadre de l’association
« Les enfants de Tchernobyl ».
« Quand nous avons vu ce qui se passait en Ukraine, nous avons décidé d’accueillir leur famille, même s’ils étaient venus plus nombreux » indique Régine.
Finalement Natalia, « leur fille de cœur » est restée avec ses parents en Ukraine, mais c’est sa sœur Irina, déjà accueillie plus jeune, qui a pris la route avec son mari Alexandre et
leur fille Alexandra, âgée de 16 ans.
Si la famille ukrainienne ne parle pas français, heureusement les applications mobiles permettent la traduction et donc de se comprendre.
Des chars russes dans leur quartier
« Le 24 février, à 5 heure du matin, les russes ont bombardé l’aéroport de Gustomel, situé à trois kilomètres de Boutcha où nous habitions.
Nous avons vu les chars russes entrer dans notre quartier et les habitants enterrer 67 corps près de l’église » indique Irina en illustrant son propos avec des photos saisissantes sur son téléphone. Toute la famille a donc quitté Boutcha qui est aujourd’hui un champ de ruines… Si sa sœur Natalia et ses parents ont rejoint la campagne et maintenant une ville à vingt kilomètres de la frontière, Alexandre, Irina et Alexandra ont choisi de partir en Pologne. Il aura fallu seize heures pour parcourir sept cents kilomètres et franchir la frontière à Chelm pour ensuite attendre un transport en mini-bus jusqu’en Belgique, en traversant l’Allemagne et les Pays-Bas.
« Nous ne pensions pas qu’une guerre était possible. Personne n’y a cru » note Irina.
Avant tout scolariser Alexandra
C’est à Anvers que Michel et Régine Lombard sont allés les chercher pour les accueillir au hameau du Nouveau Monde.
La petite famille a trouvé là un havre de paix, malgré l’inquiétude d’Irina pour ses parents et Natalia, qu’elle contacte plusieurs fois par jour grâce aux réseaux sociaux.
Régine et Michel ont déjà pris contact avec la préfecture pour régulariser la situation et établir le dossier de demandeurs d’asile.
Lorsque l’on demande quels sont leurs souhaits : « mettre en sécurité Alexandra et lui permettre de poursuivre ses études et d’aller à l’université, avec la volonté de repartir en Ukraine mais plus tard » indique Irina.
Alexandra devrait reprendre le lycée prochainement. Pour ces deux familles aussi, la vie s’organise au jour le jour...